L’entrée aux chantiers, aux ateliers, aux lieux d’élaboration est généralement réservée aux professionnels; de fait, ils sont inaccessibles à la population, ils disparaissent. Nous vivons une époque où la fabrication des objets qui nous entourent est souvent méconnue, abstraite, une certaine forme de connaissance nous échappe, et un rapport étrange à la réalité commence à s’établir. Pourtant, je persiste à croire que l’âme des choses et des lieux, leur «genius loci» s’inscrit dans la pratique qui a conduit leur genèse.

La construction d’un nouveau collège à Monflanquin, entre juin 2010 et septembre 2011 m’offrait non seulement l’espace, mais aussi le temps – un temps long – propice au travail d’expérimentation. Durant seize mois, j’ai fait de ce lieu du “construire” celui de mon activité créatrice : photographies, vidéos, prises de sons... Tel un jeu de poupées russes, deux chantiers se sont déployés l’un dans l’autre.

Au fur et à mesure du chantier, j’ai proposé un cycle de six conférences performées (avec les collaborations d’artistes invitées), présentant au public les processus en cours. Tout en fabriquant une mémoire d’un lieu, ce dispositif questionne le fait de faire l’image d’un lieu en tranformation permanente et de rendre visible le processus de création auprès du public.

Avec la mise en service du bâtiment en septembre 2011, le chantier s’est éteint et le projet est arrivé à son terme. Cependant, tout en disparaissant, les expériences traversées laissèrent apparaître une œuvre, un édifice intangible fait de rencontres, d’images, de traces dont cet atlas conserve la mémoire.

 

 

 

 

 

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